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Tour du Grand Paris à pied, étape 36 : dernière ligne droite en forêt - Le Parisien

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Nous y sommes. Nous allons parcourir ensemble les seize derniers kilomètres de cette longue balade à travers l'Ile-de-France débutée le 13 juillet. Nous avons découvert des villages, tous différents, parcourus des forêts aux couleurs verdoyantes et marché à travers des kilomètres de champs de blé, beaucoup de champs de blé. Nous avons appris des histoires, rencontré des artistes, écouté les anecdotes de Franciliens et sommes parfois restés émerveillés devant des monuments insoupçonnés. Nous avons été dépaysés dans la région que nous foulons pourtant quotidiennement. Cette dernière étape pour rejoindre Saint-Nom-la-Bretèche, le point final de l'aventure, va nous procurer un peu de calme pour finir en beauté. En route, c'est la dernière ligne droite!

Tour du Grand Paris à pied, étape 36 : dernière ligne droite en forêt

Dans notre chambre d'hôtes à Orgeval, un peu plus haut sur la plaine de Versailles, nous avons entendu la pluie s'abattre sur les volets toute la nuit. Après la chaleur de la veille, c'était plus que nécessaire. Petit-déjeuner maison englouti, il faut reprendre la route vers Davron, où nous nous sommes arrêtés la veille au soir. Le chemin du GR1 s'étire juste à la sortie de la maison : pour une fois, pas besoin de chercher ! Entre Davron et Feucherolles, il y a à peine 4 km. Ils se font à travers les champs encore humides. L'odeur de la végétation mouillée vient piquer le nez. Nous faisons notre entrée dans Feucherolles par un quartier résidentiel aux maisons impressionnantes. Avec notre sac de randonnée et nos chaussures trempées, nous détonnons un peu dans le décor.

Nous sortons quelques instants du GR1 pour aller jeter un coup d'œil à l'église du village. Déçus de trouver la porte close, nous l'admirons de l'extérieur et humons le parfum des fleurs qui l'entourent.

L'église de Feucherolles. LP/Jean-Baptiste Quentin
L'église de Feucherolles. LP/Jean-Baptiste Quentin  

Le village encore endormi, nous traversons la place centrale pour aller nous engouffrer dans la forêt de Marly-le-Roi. Ce havre d'ombre que nous cherchions la veille, le voilà. Et il en sera ainsi jusqu'à la fin. Plus aucun village, ni même une église à découvrir. Avant que l'immensité des arbres nous surplombe, nous faisons une rencontre originale. Anne nous croise en train de marcher au bord d'un hameau. Etonnée de nous trouver là, elle demande gentiment : « Tout va bien ? Vous n'avez pas trop chaud ? » Nous lui expliquons le périple. D'un coup, elle propose : « Aimeriez-vous voir une plantation de kiwis bios ? »

Mère de cinq enfants, Anne vient juste d'être diplômée en tant que maraîchère. Depuis le confinement, elle travaille avec Leslie sur une plantation de kiwis. Elles ne sont que deux en Ile-de-France à cultiver ce fruit originaire d'Asie. Piqués par la curiosité, nous embarquons dans sa voiture. Sur la plaine, un peu plus haut, s'alignent des rangées d'arbres kiwis : « Nous les avons plantés il y a deux ans et nous aurons des fruits dans un ou deux ans, pour l'instant ils sont en phase d'irrigation ! » Au milieu des allées, des poules picorent le pied des arbres pour faire fuir les campagnols, ces petites souris des champs.

« Les Kiwis de Leslie » sur la plaine, avant d’arriver à Feucherolles. LP/ Marie Lebrun
« Les Kiwis de Leslie » sur la plaine, avant d’arriver à Feucherolles. LP/ Marie Lebrun  

Le sentier du GR1 dans la forêt de Marly-le-Roi est jonché d'herbes hautes. Il faut les enjamber pour protéger ses jambes des piqûres d'orties. Devant les troncs, des feuilles aux nuances orange recouvrent le sol, épargnées par le vent. Au milieu des arbres, des bâtiments sortent de terres : ce sont les ruines du château de Retz, une bâtisse construite au XIIIe siècle. Au loin, on entend l'autoroute de Normandie passer. D'un coup, un bruit dans les feuilles. C'est Otis, un berger malinois qui débarque à toute allure, et Amélie, sa jeune maîtresse qui l'appelle au loin. « Nous venons régulièrement le promener ici, il a de la place pour se défouler ! » sourit-elle.

Encore un peu de marche et nous sommes devant la Croix Saint-Michel, s'élevant au-dessus des feuillus. La direction vers la gare de Saint-Nom-la-Bretèche est indiquée et nous la suivons. Les rails du train se dessinent à travers les herbes. Arrivés sur le parking de la gare, nous jetons un dernier coup d'œil en arrière vers l'embouchure de la forêt que nous venons de quitter. Un sourire de fierté se dessine sur nos lèvres : 600 km parcourus en 36 étapes, pas mal ! Otis réapparaît dans les arbres. Il a suivi et c'est lui qui ferme la longue marche.

La vallée des chevaux

A travers nos déambulations dans les Yvelines, nous avons été surpris de découvrir nombre de plaines où galopent des chevaux. Des petits, des plus grands, à la robe tachetée ou d'un noir ébène, des plus farouches aux plus curieux : des chevaux nous en avons vu vraiment beaucoup !

Après avoir discuté avec les habitants et fait quelques recherches, nous avons appris que les Yvelines est le deuxième département équestre de France, derrière le Nord, et le premier d'Ile-de-France. On y compte pas moins de 21000 licenciés et 200 centres équestres. C'est également ici que l'on retrouve le seul haras national d'Ile-de-France, le Haras des Bréviaires.

LE LIEU. La maison d’hôtes Azuré à Orgeval

Nous avons passé la nuit dans une maison d’hôtes à Orgeval, au pied du chemin du GR1 qui conduit vers Feucherolles. A trois pas de la forêt et des plaines, la jolie maison bénéficie d’un calme olympien.

Nous avons été accueillis par Coraline, la fille des propriétaires. Elle explique que dans le hameau où se trouve la maison, une histoire familiale se dessine. Les habitations sont ou ont été habitées par un membre de sa famille : « Nous ne sommes jamais bien loin les uns des autres ! » rigole-t-elle. C’est dans cet esprit qu’est pensée cette maison d’hôtes, ancienne demeure de ses grands-parents. Une maison d’artistes qui a gardé son charme de l’ancien et sa touche créative.

Dans le jardin, l’ex-atelier de peinture de son grand-père. Un gène dont a hérité Coraline qui a peint chaque chambre à l’aquarelle. Des fresques d’une précision incroyable. S’il a permis de recharger nos batteries, le lieu est aussi labellisé comme adapté aux personnes handicapées, ce qui est encore rare.




August 22, 2020 at 02:14PM
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