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La forêt de Fontainebleau, un lieu emblématique et une nature à préserver - Le Parisien

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Il faut sauver la planète, il faut sauver la forêt de Fontainebleau, alors respectons la nature. C'est en substance, à l'aube des grandes vacances, le message délivré par Barbara Pompili, la nouvelle ministre de la Transition écologique, ce samedi après-midi en Seine-et-Marne, pour sa première sortie officielle.

Ce n'est pas un hasard si la ministre a choisi les pins de Fontainebleau pour sa première sur le terrain. La forêt et ses 22 000 hectares sont en effet fréquentés chaque année par plus de onze millions de personnes.

Elle l'a aussi été massivement les premières semaines au sortir du confinement. Le signe que les Franciliens avaient particulièrement besoin d'air frais à ce moment-là. Et Fontainebleau n'est pas loin...

« Fontainebleau est un lieu emblématique pour un sujet essentiel, celui de la biodiversité, et aussi parce que c'est là, il y a 72 ans, qu'a été créé l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), explique Barbara Pompili. Je trouvais cela beau pour le symbole. »

Cent hectares de pins sylvestres touchés par sécheresse

Mais la forêt est en danger, comme l'a rappelé le directeur général de l'Office national des forêts (ONF). «Le réchauffement climatique menace nos arbres. C'est un phénomène qui amène une politique globale », a précisé Bertrand Munch.

Fontainebleau, ce samedi. François Faucon, technicien à l’ONF et pilote du drône, présente à la ministre sa machine qui aide à la lutte et la prévention contre les incendies. LP/Sébastien Blondé
Fontainebleau, ce samedi. François Faucon, technicien à l’ONF et pilote du drône, présente à la ministre sa machine qui aide à la lutte et la prévention contre les incendies. LP/Sébastien Blondé  

Environ quarante départs de feux enregistrés chaque année

Les fortes chaleurs et sécheresse de 2015 et 2019 ont été fatales à de nombreux pins sylvestres du massif. Quelque 100 hectares ont été particulièrement touchés. Cela a engendré l'abattage de 3 000 mètres cube de ces pins.

Il y a le climat, mais pas uniquement. L'incendie est l'autre grande menace sur les arbres du massif. Une quarantaine de départ de feux sont ainsi enregistrés localement chaque année.

Pour endiguer le phénomène, l'ONF travaille désormais en collaboration étroite avec les pompiers. Pour répondre à leurs besoins en eau, trois cuves de 30 mètres cube chacune ont été semi-enterrées en forêt et un projet de pompage dans l'aqueduc du Loing est même en cours d'élaboration.

Des drones pour repérer les incendies et même les fumerolles

Pour repérer les feux au plus tôt, en attendant l'installation éventuelle d'une webcam à 360° depuis une ancienne tour de guet, l'ONF a aussi investi 80 000 € dans un « projet drône. »

Fontainebleau, ce samedi. Sur l’écran de contrôle du drône , les points de chaleur apparaissent en rouge. LP/Sébastien Blondé
Fontainebleau, ce samedi. Sur l’écran de contrôle du drône , les points de chaleur apparaissent en rouge. LP/Sébastien Blondé  

«Avec le drône, on gagne du temps pour localiser et éteindre », constate François Faucon, le technicien forestier aux commandes de la machine.

En vol stationnaire, le drône permet de repérer les fumées. Equipé d'une caméra thermique, en appui des sapeurs-pompiers, il peut même détecter les fumerolles. «C'est caractéristique de la forêt de Fontainebleau et de la tourbe qui compose le sol, assure le capitaine Paul Laurain, chef des sapeurs-pompiers de la cité impériale. Ici, le feu se propage doucement dans la terre, sans flamme. »

Fontainebleau, ce samedi. Le drône en démonstration avec François Faucon aux commandes. LP/Sébastien Blondé
Fontainebleau, ce samedi. Le drône en démonstration avec François Faucon aux commandes. LP/Sébastien Blondé  

Les feux qui duraient donc auparavant plusieurs jours sont plus rapidement maîtrisés, car les pompiers savent ainsi exactement où arroser. C'était justement le cas ce samedi matin à Arbonne-la-Forêt (Seine-et-Marne), dans le massif des Trois Pignons, où 650 m² seulement sont partis en fumée.

Trois autres départs de feu ont été dénombrés auparavant cette année. Dont les premiers durant le confinement... Les responsables se sont volatilisés à chaque fois.

Fontainebleau, ce samedi. Barbara Pompili, devant les agents de l’Office français de la biodiversité (au fond à droite), dont elle est aussi venue promouvoir l’opération lancée pour les vacances. LP/Sébastien Blondé
Fontainebleau, ce samedi. Barbara Pompili, devant les agents de l’Office français de la biodiversité (au fond à droite), dont elle est aussi venue promouvoir l’opération lancée pour les vacances. LP/Sébastien Blondé  

Le drône fait gagner du temps également, en matière de prévention des incendies, quand les agents de l'ONF et de l'Office français de la biodiversité (OFB) partent en chasse des feux et bivouacs nocturnes sauvages. C'est justement le cas ce samedi soir pour leur quatrième sortie de l'année.

Depuis le ciel, de nuit, la machine volante repère les points de chaleur jusqu'à 400 mètres de hauteur. Attention, donc, à ceux qui enfreignent l'interdiction des feux en forêt.

Une amende de 135 € pour les contrevenants à l'interdiction des feux en forêt

Les agents de l'ONF et de l'OFB peuvent dresser une amende de 135 € par personne, même s'ils s'en tiennent généralement à une par feu. « Après, cela dépend du comportement, met en garde Alain Gelé, technicien forestier. Cela m'est déjà arrivé d'aller jusqu'à dix amendes sur un feu. » Une douzaine de contraventions ont déjà été établies cette année.




July 12, 2020 at 01:14AM
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